Connaître l’histoire de ce territoire, c’est considérer autrement tout ce qui s’offre à la vue, dans ce paysage si merveilleux à nos yeux.
Les premiers habitants
Embrassé par la mer au fond de la baie de Quiberon, entre l’Anse du Pô et la rivière de Crac'h, le territoire de Carnac a enregistré le passage de ses premiers habitants il y a 450 000 ans. Carnac est l’un des deux sites en Bretagne où l’on retrouve les premières traces humaines. En effet, c’est en 1977 qu’un site du Paléolithique Ancien fut découvert au sud-ouest de la commune, à Saint-Colomban. Le parcours muséographique du Musée de Préhistoire de Carnac présente un demi-million d’années d’histoire humaine, du Paléolithique à l’époque gallo-romaine. Les vestiges des fondations d’une villa gallo-romaine située au Bosséno et des bains découverts à Légenèse attestent de l'occupation du territoire durant l'Antiquité.
Les peuples du Néolithique
Le plus grand chapitre du Musée de Préhistoire est consacré à la période du Néolithique. Une attention particulière est réservée aux peuples qui ont façonné Carnac entre 4 900 et 2 200 ans avant J.C. en bâtissant les premières architectures mégalithiques en Europe : menhirs, dolmens, cromlechs et tumulus. Des objets de prestige découverts à l’intérieur du Tumulus Saint-Michel sont les témoins de cette époque où Carnac était un grand centre européen de pouvoir et de richesse.
Les origines du Musée de Préhistoire de Carnac sont intimement liées à deux personnages, James Miln et Zacharie Le Rouzic, qui ont voulu conserver sur place, au plus près de leur lieu de découverte, les objets archéologiques issus des monuments mégalithiques de la région. L’importance des collections du musée reflète la densité des sites archéologiques locaux et le rôle moteur de ses fondateurs en matière de recherche et de protection des monuments. James Miln de Woodhill (1819-1881) a parcouru le monde avant de s’installer à Carnac. Passionné d’« antiquités », il entend comparer les mégalithes carnacois à ceux de son Écosse natale. De 1873 jusqu’à sa mort, il mène des fouilles archéologiques dans la région, notamment sur les Alignements de Kermario, au pied du Tumulus Saint-Michel et sur une dizaine d’autres monuments mégalithiques. Il engage Zacharie le Rouzic, Carnacois, pour porter son matériel et l'aider dans ses fouilles. Dès 1875, une présentation sommaire des objets trouvés lors des fouilles occupe sa chambre à l’Hôtel des Voyageurs, dans le bourg de Carnac, avant de rejoindre une salle de la mairie. Un an après sa mort, son frère Robert Miln fait construire le Musée et fait don du bâtiment et des collections à la Ville de Carnac. Se passionnant pour l'archéologie et la préhistoire, autodidacte formé sur le terrain, Zacharie Le Rouzic prend la suite de J. Miln. Il fouille et obtient l'inscription de nombreux mégalithes aux Monuments historiques.
Période historique
Suite à la colonisation Romaine, l’Armorique ne subira pas de troubles avant le 5ème siècle où les invasions barbares pousseront les Bretons de Grande-Bretagne à s’installer dans notre région. Avec eux, des moines Irlandais tel que Saint-Colomban et Saint-Tugdual amorceront l’évangélisation de la Bretagne. De cette époque, datent sans doute les ruines d’un petit monastère situé au pied du versant Sud du Tumulus Saint-Michel.
Sociologie de Carnac
L’historien carnacois Jean Rio, dévoile dans son livre « Nos ancêtres Les Carnacois 1475-1900 », que le nombre de Carnacois avoisinait 600 habitants à la fin du 15ème siècle. La source de leur richesse est la terre qu’ils labourent et leurs animaux. La pêche n’est pratiquée que par certains habitants des villages proches de la côte. Le premier maire de la commune est élu en 1790. Deux ans plus tard, les registres communaux de naissances, de mariages et de sépultures succèdent aux registres paroissiaux. En 1795, on recense 2966 habitants. La commune de Carnac est d’abord marquée par la ruralité avant l’exploitation par ses habitants des ressources de la mer. Avec l’arrivée du train après 1880, la fin du 19ème siècle verra arriver de nouvelles populations attirées par le littoral. Depuis la moitié du 20ème siècle, le tourisme et le développement urbanistique ont provoqué la diversification de la population qui réside dans les habitations principales ou secondaires.
Le débarquement des Emigrés
En mars 1793, débute la guerre de Vendée. La chouannerie s’organise un an plus tard avec Georges Cadoudal. Le 25 juin 1795, les voiles de la flotte des Emigrés apparaissent dans la baie de Quiberon. 97 navires de transport additionnés d’une quinzaine de navires de guerre. Le 27, les Emigrés débarquent sur les plages de Légenès et Ty-Bihan, où une stèle sera érigée. 9 jours plus tard, les « Bleus » prendront position à Sainte-Barbe. La diversion des Chouans aura lieu le 10 juillet suivie par une reddition le 21 juillet à Quiberon.
Scission en deux communes de Carnac et de la Trinité-Sur-Mer
Le 31 août 1850, le maire de Carnac écrit au Sous-Préfet de Lorient : « A La Trinité, chaque année il y a en moyenne plus de 600 bateaux qui viennent dans le port. Il est donc de toute utilité que l’administration vienne entretenir la plus belle relâche de France ». Conscients des perspectives de leur port, les habitants du quartier de La Trinité en sont convaincus. Le conseil de Carnac délibère le 28 juin 1863. C’est un décret impérial du 9 mars 1864 qui stipule que la section de La Trinité est instituée « Commune de La Trinité-Sur-Mer ». Le territoire de Carnac sera ainsi scindé en deux parties. Ainsi naît La Trinité-sur-Mer, port de pêche puis port de plaisance du pays de Carnac.
Apparition du Tourisme
Le tourisme apparaît à la fin du 19ème siècle grâce à la révolution industrielle et la construction des lignes de chemins de fer en Bretagne-Sud. Et c’est à cette même période que les archéologues et savants commencent à s’intéresser aux sites mégalithiques. Carnac verra également de nombreux écrivains ou artistes du mouvement romantique venir s’inspirer dans notre région : Hugo, Mérimée, Flaubert… Cet engouement des nombreux voyageurs pour Carnac conduira les décideurs d’alors à réaliser l’aménagement sur les pointes rocheuses de la côte en premier lieu (Berne, Churchill, Lion, Keller) pour prendre de l’extension, par la suite, dans ce secteur littoral. L’aménagement de la dune bordant la Grande-Plage entre Beaumer et Port-En-Drô sera réalisé par la nouvelle « Société Carnac Plage ». Et c’est au 20ème siècle que le développement touristique va favoriser l’essor des métiers du bâtiment, de l’ostréiculture, de l’hôtellerie et du commerce de loisirs, alors que l’agriculture amorce son déclin. Au fil des années, Carnac imposera sa réputation de « Station balnéaire » à l’atmosphère et au climat unique. C’est d’ailleurs pour cela que le Docteur Saint-Martin proposera la construction d’une clinique jouxtée d’un centre de soins à l’eau de mer. L’extension du tourisme engrangera une main-d’œuvre importante et la ville se dotera peu à peu d’équipements et de structures pour s’adapter à sa nouvelle population. En 1978, le Centre de Thalassothérapie ouvre ses portes entre le Port-En-Drô et les Marais salants du Bréno.