Cette opération, réalisée sous la direction de Stéphane Hinguant de l’Inrap du 16 au 18 mars 2015, a consisté en l’ouverture de 8 tranchées de 3 m de large, sur un terrain partiellement encombré de déblais, de déchets divers ou de bosquets. Aucun vestige archéologique n’a été mis au jour dans ces sondages. Par contre, il est apparu que deux anciennes clôtures dissimulées dans les taillis étaient constituées de blocs dressés reliés par des murets de pierre sèche.
Il était difficile, à ce stade des recherches, de caractériser ces découvertes. Dans l’une des clôtures, dénommée file 2 dans le rapport consultable en ligne, (http://bibliotheque-numerique-sra-bretagne.huma-num.fr/s/sra-bretagne/item/30430), les blocs qui ne présentent pas de traces d’usure caractéristiques de leur implantation durant des millénaires, ont manifestement été déplacés pour construire le muret. Il ne s’agit donc pas d’une file de menhirs en place. L’autre ensemble, dénommé file 1 dans le rapport, est d’interprétation plus complexe. Si aucune fosse de calage n’a été mise au jour, ces blocs de 0,50 à 1 de haut sont néanmoins implantés plus profondément dans la terre, leur base posée sur le substrat. Quatre d’entre-eux présentent les marques d’une usure de ces blocs en position dressée depuis très longtemps. Un outil en quartz a été mis au jour au pied d’un de ces blocs. L’hypothèse de vestiges d’une file de petits menhirs peut donc être posée, sans être à ce stade formellement établie.
Aucune suite n’a été donnée par le maître d’ouvrage à la prescription de fouille émise par la DRAC, le permis de construire de ce supermarché ayant été refusé en raison de hauteur sous faitage non réglementaire et de la présence d’une zone humide.
Depuis, la Mairie de Carnac a été saisie d’une nouvelle demande de permis de construire au même emplacement. Dans le cadre de l’instruction d’urbanisme et des documents réglementaires en vigueur, en l’occurrence l’application des règles de l’AVAP, ce dossier a fait l’objet d’un examen minutieux par les services de la DRAC, à savoir l’UDAP, compétente dans ce domaine. L’instruction de ce dossier a donc été menée avec la plus grande rigueur.